" In another life, I would make you stay so
I don't have to say you were the one that got away "
@ the one that got away ○ katy perry.

Tu retires avec rapidité ton bonnet, et rentre sans toquer, filer les marches d'escaliers. Cet endroit, tu le côtoie depuis ta plus grande enfance, c'est comme ta deuxième maison. Tu connais chaque recoin, aussi bien que son propriétaire. Quand tu te sens mal, si certains préfèrent s'enfermer dans leurs chambres ou sortir avec des amis, toi tu préfères accourir aussi, piquer un cookie et voir ton ami. Lui. Celui que tu fréquentes trop, trop souvent, depuis trop longtemps. Officiellement il n'est pas grand chose, un meilleur ami, celui à qui on peut rire de tout, officieusement c'est celui qui te rend dingue, la raison pour laquelle t'es jamais vraiment sortie avec un autre. Tout cela est de la folie. Tu ouvres la porte, sans frapper non plus. La chambre est vide pourtant. Il doit prendre sa douche ou être sorti un moment, c'est vrai que tu ne l'as pas prévenu de ta visite. Vous vous prévenez rarement, vous avez vos 'visites' obligatoires, quasiment à la même heure le même jour. C'est une habitude auquel ni l'autre ni l'autre n'échappe. Tu te jettes sur le lit, ne prenant même pas le temps d'ôter tes bottes. Mais petit à petit que le temps passe, ton impatience commence à monter. Tu te poses des questions, se doutant qu'il est sûrement allée voir une autre fille. Alors tu attends quelques dizaines de minutes, l'appelant pour lui demander. Tu tombes sur sa messagerie dès la première sonnerie. Ça te fait mal. Tu te relèves, farfouillant sa chambre pour passer le temps, pour te prouver à toi-même qu'il va bientôt arriver, suffit d'être patiente. Mais t'aime pas attendre, surtout que tu avais prévu d'aller au cinéma, un nouveau film est sorti et tu as hâte d'aller le voir, avec lui bien sûr. Au moment de prendre un vieux bouquin sur sa table de chevet, tu tombes sur un bout de papier froissé sur son lit. Tu as dû le faire tomber de tes poches. Je suis désolé.. mais je m'en vais. pour de bon, cette fois. Tu fronces des sourcils, mettant plusieurs bonnes secondes à comprendre ce qu'il se passe. T'auras beau attendre, il ne reviendra jamais ma petite.

" I'm in the foreign state, my thoughts they
slipped away, my words are leaving me. "
@ wings ○ birdy.

Tu rentres de la maison, épuisée. Tu jettes ton starbucks dans la poubelle et saute sur le canapé près de Kol, étalant tes jambes sur les siennes. Il est absorbé devant son ordinateur, sûrement à l'écriture d'un nouvel article. Le voir ainsi le rend encore plus attirant que d’habitude. Il t'en faut peu pour être attiré par cet homme de toute évidence. Tu restes quelques instants à le regarder taper rapidement sur les touches du clavier, à supprimer, revenir en arrière, un enchaînement assez drôle au final, puis décides d'exploser la petite bulle où il est. « Passé une bonne journée mon cœur ? » demandes-tu avec une voix qui se veut un peu plus calme et mielleuse que d'habitude, c'est comme avec les gosses ça, on change de ton en fonction de la personne. Un peu pathétique. « Orf, jsuis resté à la maison. Mais t'inquiète pas j'ai sorti Mistic ! » Mistic c'est votre chien, un bulldog français juste adorable. T'as fais un sacré caprice quand même, Kol était pas très chaud au début, mais devant tes yeux mouillés, il a craqué. A cette nouvelle, un sourire heureux s'affiche. C'est-à-dire que ton chéri oublie souvent de sortir votre bébé malgré les aboiements de celui-ci. Alors que tu sors de ton sac ta commande de nouilles chinoises, il te retourne la question à laquelle tu réponds un oui sincère. Oui tout va bien, ta vie est parfaite. Tu es la femme la plus épanouie du monde. Toute ta famille est en bonne santé, tu as l'emploi de tes rêves, un petit-copain parfait, un chien trop mignon, des amies adorables. La belle vie comme dans les films quoi. Faut dire, tu t'es pas mal acharné à construire une petite existence tranquille comme tu l’espérais. Sans accroc, sans risque. Tout en mangeant devant la télévision qui tourne sans son, tu cheek ton portable à l'asseau de nouvelles croustillantes. Twitter, Facebook, tout y passe. Mon cœur, tiens-toi prête.. Niels est de retour. Le message en question est suivi d'un lien Instagram où l'on voit le garçon heureux de son 'come-back home !" Niels ? Oh mon dieu Niels. Il va regretter d'être revenu celui-là.