C'était un beau jour, pourtant. Un jour bien trop beau et bien trop lumineux pour porter du noir. Et puis pourquoi du noir ? Tu trouvais ça d'un ridicule affligeant. Du rouge ou du blanc n'aurait rien changé : Rick était mort. Rick était parti. Tu le savais pourtant, tu le savais que ça pouvait arriver. Tu n'étais pas con, et tu t'y connaissais en médecine. Mais non, tu n'arrivais pas à réaliser. Simplement qu'on se dit toujours que ça n'arrive qu'aux autres jusqu'au jour où, les autres, ça devient toi et tes proches. Alors là, ça te tombe dessus, tu étouffes, tu souffres, tu cries mais putain, tu ne peux rien y faire. Et tu te dis que la vie est une belle connerie, qu'elle choisit au hasard qui reste et qui doit partir. Rick a tiré un mauvais numéro, Rick n'a pas eu de chance et c'est un frère que tu as perdu aujourd'hui. Ton meilleur ami, ton 'toi' numéro deux. Ta sœur jumelle te serra dans ses bras. Elle pleurait mais pas toi. T'y arrivais pas. Tu étais vide, plus rien ne vivait en toi aujourd'hui. Aucune pensée, aucune émotion, aucun sentiment. Un silence continu. Tout le monde attendait de toi une réaction plutôt que de rester stoïque face au cercueil qui descendait sous terre. Mais rien ne te venait. Tu restais là, le regard dans le vide, le corps immobile. Et tu es resté comme ça toute la journée, même plusieurs heures après les nombreux "Toutes mes condoléances" qui ne t'atteignaient même pas.
C'est ce jour-là que tu as pris une grande décision. C'est ce jour-là que tu as décidé que tu allais servir à quelque chose et ne pas être un fils à papa prétentieux, bourré de fric et purement égoïste. Le premier jour du reste de ta vie. Demain, tu allais commencer ta première année d'internat à l’hôpital. Tu allais passer le reste de ta vie à sauver les autres, à aider ceux qui en avaient besoin. Tes parents t'avaient proposé de laisser tomber la médecine, de prendre une année pour toi après la mort de Rick et de venir travailler pour l'entreprise familiale -avec encore cet infime espoir qu'ils te convaincraient à suivre leurs traces. Mais non. Non, au contraire, c'est sa mort qui t'avait décidé. Tu croyais encore un minimum en l'humanité, en l'altruisme et la solidarité et tu allais y contribuer. Tu ne voulais pas être un héros mais juste un humain qui veut exister pour quelque chose.

C'est fou ce que t'aimais ça. Tu aimais ça autant que tu le détestais. L'adrénaline qui t'animait, l'urgence de l'instant, la rapidité de réaction et la façon dont chacun oubliait ses problèmes personnels en même temps lorsque vous vous retrouviez face à une vie en danger. Vous étiez là, aux aguets, prêts à intervenir, mais pourtant complètement effrayés par l'idée de bouger d'un millimètre de trop, d'un millimètre crucial qui changerait tout. Le patient devenait votre No man's land; la moindre erreur pouvait vous être fatale et tout le monde se jetterait sur vous pour vous massacrer. « Okay, on a une jeune femme d'une vingtaine d'années trouvée sur le bord de la route. Seule rescapée d'un accident. Jambe droite coupée, les secours sont encore sur les lieux en train de la chercher. Elle a perdu beaucoup de sang et sa tension est en chute libre. Par contre, on n'a aucune information personnelle sur elle, que ce soit d'ordre médical ou même son nom. Elle ne répond pas lorsqu'on lui parle et ne semble pas comprendre ce qu'on lui dit. Peut être un choc post-traumatique ou une lésion cérébrale ? » On t'avait attribué la paperasse et le classement de dossiers, loin de l'action et de tout ce qui rend ce métier intéressant. Tu n'écoutais qu'à moitié au milieu du brouhaha continu constitué d'une symphonie de voix différentes mais pourtant, les mots de l'ambulancier résonnaient en toi. Le temps que ton cerveau analyse le tout et en ressorte une idée qui te semblait finalement évidente, tu t'étais levé, quittant la fonction qui t'étais attribué aujourd'hui et intervins au milieu des médecins et infirmiers sans que personne ne t'ait donné l'autorisation. Tu faisais souvent ça, d'ailleurs. Dans le moment, tu oubliais toujours toutes ces règles de hiérarchie et le règlement de l’hôpital : tu ne pensais qu'à sauver la personne devant toi. Mais ce comportement s'était déjà retourné contre toi parce qu'à la moindre connerie, c'était tout l’hôpital que tu mettais en tort par ta faute. Heureusement, tu n'avais jamais fait de connerie si grande. « Elle est sourde ! La patiente est sourde ! » Tu te plaças devant elle, oubliant les autres, et épelas ton nom en signant, avant de lui expliquer la situation. Dégageant ses mains des sangles et de la couverture de protection, tu pus obtenir d'elle son identité, son âge et son groupe sanguin. (uc.)

La partie que vous détestez soit celle de l'anecdote, de l'histoire. Vous aurez le choix entre mettre une anecdote de vingt-cinq lignes, ou de faire une description de votre personnage (environ dix lignes) et une liste d'événements qui lui sont arrivé (dix points minimum). Veuillez à ne pas déformer le forum toute fois. Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Sed non risus. Suspendisse lectus tortor, dignissim sit amet, adipiscing nec, ultricies sed, dolor. Cras elementum ultrices diam. Maecenas ligula massa, varius a, semper congue, euismod non, mi. Proin porttitor, orci nec nonummy molestie, enim est eleifend mi, non fermentum diam nisl sit amet erat. Duis semper. Duis arcu massa, scelerisque vitae, consequat in, pretium a, enim.