" je suis désolé.. mais je m'en vais. pour de bon, cette fois. " voilà ce que tu lui avais laissé. seulement quelques mots griffonnés rapidement sur un bout de papier froissé. tu l'avais posé sur ton lit, pour qu'elle le trouve tout de suite lorsqu'elle arriverait dans ta chambre. Tu n'avais pas cherché à faire de longs au revoirs. tu n'avais pas cherché à en faire du tout d'ailleurs. voir le visage d'alwyn, taché de larmes, t'aurait brisé le cœur et tu n'aurais pas pu la laisser. rien que cette pensée te fait mal. tu t'en veux terriblement de l'abandonner après toutes ces années. mais tu as des rêves que tu veux poursuivre, des rêves qui t'appellent, qui t'entraînent. ta réussite ne tient qu'à toi et tu ne comptes pas la laisser glisser entre tes doigts, pas cette fois. rester ici ne t'amènera à rien et tu as enfin trouvé la force de t'échapper de ton quotidien, de bouleverser ta vie. tu approches ta tête du hublot et regarde une dernière fois cette ville, ta ville. celle qui t'a accueilli les bras ouverts quand tu as poussé ton premier cri, celle dont tu connais les moindres recoins et les moindres secrets. et maintenant tu t'en vas. l'avion décolle, tu quittes la terre ferme pour t'envoler un peu haut, dans le ciel. tous tes souvenirs ici à albuquerque, resteront intactes dans un petit coin de ta tête mais tu veux connaître de nouvelles aventures, voir de nouveaux horizons, rencontrer de nouvelles personnes. mais, elle, tu ne l'oublieras pas.. alwyn a fait de ta vie un petit coin de paradis. elle était le rayon de soleil de tes journées, un petit coin dans un ciel bleu lorsque la pluie tombe. et aujourd'hui, c'est toi qui l'a laissé tomber. trop lâche pour lui dire au revoir, trop égoïste pour l'amener avec toi. tu ne voulais pas lui infliger ça, mais il fallait que tu partes, que tu quittes cet endroit. tu ne sais pas si tu vas revenir, et même si c'était le cas, elle ne te le pardonnerais jamais. tu imagines sa réaction quand elle va trouver ce bout de papier et ça te fend le cœur rien que d'y penser. elle va le jeter, le déchirer en mille morceaux, elle va t'insulter de tous les noms, te haïr littéralement. et après, elle va réaliser, réaliser que t'es parti, que t'as quitté la ville. elle ne va même pas chercher à t'appeler, elle va simplement essayer de t'oublier. chose que toi tu ne pourras jamais.

'' welcome home big bro. '' voilà ce que tu pouvais lire sur la pancarte que tenais ta petite sœur. ton cœur fit un bon dans ta poitrine et tu ne pus t'empêcher de sourire. louisa semblait contente de te revoir et tu l'étais tellement toi aussi. tu t'approchas d'elle, marchas rapidement. trois ans que tu n'avais vu son sourire. elle t'avait tellement manqué. « ça fait plaisir de te revoir ! » tu lui dis, un grand sourire accroché à tes lèvres. louisa s'est jetée dans tes bras. trois ans que tu ne l'avais pas vu et elle avait terriblement changé. quand tu es parti, elle n'était encore qu'une gamine, dix-sept à peine et voilà maintenant qu'elle est devenue une dame. elle est incroyablement belle et tu t'en veux de l'avoir quitté comme ça elle aussi. louisa ne t'a pas lâché d'une semelle pendant tout le trajet. tu as eu le droit à tout un tas de question, tu ne savais même plus où donner de la tête. « et alwyn, elle va bien ? » cette question te brulait les lèvres depuis que tu étais monté dans la voiture et tu ne pouvais pas t'empêcher de lui demander. ta sœur te regarda dans les yeux et tu as tout de suite que quelque chose n'allait pas. « ça va, elle va pas bien. mais.. elle a quelqu'un dans sa vie maintenant, c'est trop tard pour toi maintenant. » ces mots te font l'effet d'un coup de poignard dans le ventre. non, tu ne voulais pas qu'elle fasse sa vie avec quelqu'un d'autre. tu étais jaloux de cette personne, jaloux de cet homme qui réussissait mieux que toi à la rendre heureuse. tu voulais qu'elle soit à toi, seulement à toi. mais tu avais laissé passer ta chance, sombre idiot. tu savais très bien qu'alwyn n'allait pas t'attendre. elle n'était pas ce genre de fille, qui restait sagement à la maison attendant que son prince charmant revienne. tu avais choisi de la laisser, très bien, tu devais en assumer les conséquences. après avoir posé cette question, tu changeas tout de suite de sujets, demandant comment se portaient tes parents. eux aussi t'avaient manqué, plus que tu ne l'aurais imaginé. lorsque tu arrivas devant la maison où tu avais grandi, tu ne pus t'empêcher d'avoir les larmes aux yeux. tes parents t'attendaient devant la porte et tu les pris dans tes bras tous les deux. c'est comme si tu n'étais jamais parti de albuquerque. tu entras dans ton ancienne maison, regardas autour de toi comme si c'était un endroit étranger. tu grimpas immédiatement à l'étage, où se trouvait tes chambres, avec tes valises. arrivé dans ton entre, tu t'allongeas sur ton lit. l'envie d'appeler alwyn était plus fort que tout, mais tu te retins. elle t'a oublié.